Opération "Kriegsschätze 1942"

Un grand merci à l'unité ADX Florence pour son "incroyable" engagement lors de cette mission, la qualité exceptionnel du jeu qu'il nous ont offert, leur fair play sans faille, leur volonté de tenir jusqu'au bout (20 heures de jeux continu dans le froid, le noir et sous tension nerveuse permanante).

Vos sourires du matin, malgré les traits tirés par la fatigue, sont autant de cadeaux offerts, et sont nos "récompenses" les plus précieuse.

Je me permets de vous féliciter chaleureusement pour votre comportement milsim irréprochable, pour le soin que vous avez apporté à chaque élément de votre mission, pour votre immersion de tous les instants, pour les difficultés que vous avez su nous créer,... Un grand bravo à chacun de vous. Nous avons été très FIERS de partager ces moments avec vous!

Une pensée spéciale pour le Professeur Slaetta qui a tenu sont rôle sans faille durant les 20 heures de mission. Pas un mot de français, et des kilomètres de page et notes remplies (pour occuper son temps, nous avouera-t'il). Respect!



PS: encore une nuit de sommeil réparateur avant le débrief!!!

Cette OP était une expérience nouvelle à plusieurs égards, autant pour nos invités que pour la Ghost Korp. Je vais tenter dans ce débriefe de prendre chaque particularité du scénario et analyser sa pertinence et son effet. Je laisserais donc à d’autres le soin de nous faire un débriefe chronologique des évènements.

1) Le « libre arbitre »

Une des particularités marquantes du scénario proposé consistait à ce que chacun puisse réellement choisir et mettre en œuvre sa propre stratégie. Cette philosophie s’appliquait pour toutes les équipes en présence, y compris «l’archéologue».
- Les défenseurs : ils avaient le libre choix de la mise en place de leur sécurité (tournus, ordres et consignes prédéfinis, pièges, sécurité, comportement vis-à-vis du Professeur,…). Les seules contraintes données étaient de ne pas toucher aux artéfacts.
- L’archéologue : il a choisi son personnage, les actions qu’il menait, les infos qu’il transmettait, la forme de la transmission et leur contenu. Il s’est rajouté de sa propre initiative des difficultés en ne parlant pas la langue de ses partenaires de jeu.
- Les attaquants : nous avions le libre choix de la (des) stratégie(s), autant pour l’infiltration, que pour le vol des artéfacts (discrétion, agressivité, multi-attaque, petits groupes,…). Le choix également concernant l’heure, le lieu d’insertion, les moyens (nvg, caméras, grenades, échelles, cordes,…).
L’intérêt de cette démarche était de créer pour chacun de véritables dilemmes, et d’incité les participant à considérer leurs objectifs comme « de vraies missions ». L’histoire s’écrivait ainsi au fur et à mesure. Pas de passage obligé dans le scénar, la fin reste incertaine jusqu’au dénouement, pas de scripte ni d’évènements préétablis. Juste l’intelligence de jeu des leaders et la discipline des équipes respectives. L’avantage de ce type d’approche est également, expérience faite, d’une immersion décuplée et de tous les instants. Rien n’est programmé et nous oblige à beaucoup anticiper, préparer des stratégies, effectuer une observation de qualité (tours de garde, relèves, réaction pré définie lors d’intrusions, déplacements, nombres de guetteurs et emplacements,…), effectuer une analyse très poussée des éléments récolté en en tirer des déductions et des axes d’action,…
En conclusion, cette expérience de « libre arbitre » fut très positive pour nous. Elle augmente considérablement le challenge et la difficulté mais la satisfaction et l’immersion ressentie n’en est que décuplée. J’en veux pour preuve le briefing de préparation que nous avons effectué après avoir fait des tours d’observation régulier afin de récolter des infos. Durant ce briefing, nous avons réellement établi une, voire plusieurs stratégies d’approche en analysant les diverses infos récoltées. Notre préparation en groupe a duré de 23h00 à 04h30, et les dilemmes étaient réels et tangibles.

2) La règle « une seule vie »

Nous avons fait ce choix dans un but de nous approcher au plus près d’une « simulation ». L’enjeu et la pression individuelle augmente naturellement de façon proportionnel si l’on sait que le jeu peut s’arrêter de façon définitive après très peu de temps. Malgré le fait d’avoir « subit » cette règle dès les premiers affrontements, j’ai personnellement trouvé ce choix, après coup, judicieux. Ce choix semblait cohérant par rapport au contexte scénaristique : des gardes armés qui effectuent des rondes. Il n’est pas question de renforts dans ce contexte. Une équipe de « voleurs » n’ont à priori pas d’effectifs de renfort à déployer.

3) Placer les invités dans le rôle de « Défenseurs »

La plupart des scénarios proposent par défaut que les invités aient le rôle le plus valorisant et le plus proche de l’action. Nous avons décidé d’inverser cette donne et avons placé nos invités dans le rôle de défenseurs. Ceci a impliqué que les ADX ont pris possession du bâtiment dès leur arrivée (la seule personne à les accueillir fut l’archéologue). Le jeu débutait donc sans aucun contact avec nous. Paradoxalement, cela a largement compliqué notre tâche. Nous devions pénétrer notre propre bâtiment… Mais la démarche globale nous a montré qu’en milsim, il n’y a pas de mauvais rôle et que chaque mission, chaque objectif est important, pour les uns comme pour les autres.

4) Le chalenge Ghost Korp

En écrivant et en conceptualisant notre scénario, nous aurions pu à maintes reprise nous faciliter la vie (en nous octroyant des règles d’engagement différentes, en augmentant le nombre d’objets à surveiller pour éparpiller les forces, en aménageant notre bâtiment au préalable avec des entrées et des sorties cachées plus nombreuses, etc.). Nous avons décidé, par soucis d’équité, mais également en voulant se mettre au défi, que notre mission serait réellement difficile. Nous avons en effet aménagé une entrée secrète (mais sans elle, pas de jeu possible. Il nous fallait tout de même pénétrer dans le bâtiment). Nous avons adapté le nombre d’objet en fonction du nombre d’opérateurs présents (4 objets à surveiller pour 12 opérateurs) et afin que la surveillance soit réellement réalisable pour nos invités. Nous avons donné aux ADX le feu vert concernant la possibilité de piéger le bâtiment du sous-sol au grenier. Nous avons appliqué rigoureusement les mêmes règles d’engagement que nos adversaires (1 seul vie), à part la notion d’emport qui était plus élevé pour nous, considérant que menions un assaut et n’étions donc pas de faction. Tous les moyens auxiliaires étaient autorisés (sauf les fumigènes) pour les deux belligérants. Et le rôle de notre employeur, l’archéologue, n’était pas clair. Ce dernier était à priori de notre côté (puisqu’il nous engageait pour voler les artéfacts), sensé nous fournir des infos, mais ces informations étaient-elles filtrées par nos adversaires ? S’agissait-il plutôt de désinformation ? Le premier message nous est d’ailleurs parvenu qu’à 21h30. Bien des choses ont pu se passer depuis le début de l’OP à 16h30. Peut-être que l’archéologue n’est jamais parvenu à établir un lien de confiance avec les gardes. Peut-être est-il prisonnier, ou surveillé en permanence (ce qui a été le cas).

5) Les règles « Delta Corp »

Premier constat général, ces règles sont réellement au service de l’immersion. Mais elles impliquent non seulement de les connaître, mais de les pratiquer et de les entraîner afin de développer de réflexes de jeu pour chaque opérateur. Dans l’ensemble de l’OP Kriegsschätze, ces règles ont été appliquées consciencieusement par les toutes les parties en présence (à part quelques détails de compréhension). Il reste cependant quelques détails perfectibles, en particulier liés à la touche et aux soins. Certains joueurs ont dû quitter le jeu pour avoir prit un bille au petit doigt (à la suite d’une bille à la jambe). Voilà qui, sommes toute, est assez peu réaliste. La pratique du médic est également difficile, mais cela est plus lié à nos « petits » effectifs. En effet, il nous est difficilement concevable d’amener notre médic au front. Ce dernier devrait se tenir à l’arrière et attendre que les blessés soient transportés vers lui. Nous avons pour notre part résolu se dilemme en nommant au fur et à mesure de notre avancée des zones de sécurité (en générale une pièce avant celle ou nous nous trouvions) dans laquelle toute l’équipe se repliait avec le ou les blessés (au risque de perdre le bénéfice de l’avancée) pour pouvoir effectuer les soins de niveau 2. Le médic était, quand à lui, placé hors escouade et suivait l’action (ce qui, en CQB, a peu de sens, puisque l’action peu venir de toute part). Ce rôle fut donc assez difficile à endosser, mais cette stratégie nous a permis de garder en « vie » notre médic jusqu’à la fin de l’OP.
Pour conclure et après expérience (en aillant également pratiqué les autres règles existantes), ces règles sont, pour l’heure, malgré les quelques remarques citées plus haut, les règles qui s’approchent le plus du réalisme auquel nous aspirons et qui sont le plus au service de l’immersion.

6) Le Briefing

Concernant cette partie du scénar, il nous a fallut trouver la meilleur pratique possible afin de briefer nos adversaires, sans pour autant qu’il y ai contact à leur arrivée. Nous avons donc choisi d’envoyer ce briefe sous forme d’ordre de mission par courrier à nos invités et de leur donner des consignes claires du moment d’ouverture de la lettre. Cela avait pour but de faire débuter leur mission déjà sur leur chemin. Concernant les détails pratiques (chrony, safe zone,…), c’est notre archéologue qui s’en ai chargé en essayant de l’intégrer au mieux avec son role play. Ici, je me dois de présenter mes excuses pour un oubli fâcheux (qui heureusement n’a pas eu de conséquences dans le court du jeu). En effet, l’ordre de mission ne précisait pas l’interdiction d’utiliser les toits, et nos adversaires se sont naturellement empressés de les occuper. J’ai été contraint de transmettre par message cette interdiction (liée à la sécurité). Merci de votre compréhension.

7) En conclusion

Nous avons vécu un we d’immersion d’exception, avec des joueurs d’une rare qualité, qui ont montrés durant toute la durée de l’OP un courage, une intelligence de jeu et une volonté sans faille. Je remercie chaleureusement tous les participants à cette aventure (avec une mention spéciale pour notre professeur archéologue) d’avoir accepté de jouer dans les conditions extrêmes dans lesquelles nous les avons placés (froid, nuit, tension nerveuse, longue durée,…). Un grand coup de chapeau à tous et vivement la prochaine !